19.07 au 22.07 : Copacabana
A chaque fois que je voyage en Amérique du Sud, le lac Titicaca est un passage obligé, un endroit incontournable, quasi un lieu de pélerinage. Ses eaux d'un bleu irréel, morceau de Caraïbes oublié sur l'Altiplano, m'attirent comme un aimant, et c'est donc là que j'ai choisi de me remettre de mes émotions d'alpiniste novice.
Si depuis ma première visite la route est strictement la même - avec peut-être une légère amélioration de la qualité de l'asphalte - la petite ville de Copacabana, elle, évolue à vue d'oeil. L'argent déversé en masse par le flot de touristes grandissant sans cesse semble avoir bénéficié à toute la communeauté, malgré ce qu'en disent certains insatisfaits compulsifs dans des conversations effectuées à voix basse que les visiteurs ne sont pas censés comprendre. Là aussi l'asphalte gagne du terrain, les maisons se colorent, la qualité de vie paraît avoir augmenté. Seules choses absolument immuable dans le décor, la cathédrale d'un blanc toujours aussi éblouissant, et l'immeuble inachevé depuis plus de treize ans qui continue de défigurer l'une des places principales.
La baie de Copacabana au crépuscule
D'un autre côté le nombre de bars, restaurants, hôtels, boutiques d'artisanat et agences de tours-opérateurs a explosé, avec pour conséquence qu'ils sont tous plus qu'à moitié vide même en pleine saison. Malgré les centaines de voyageurs présents, boire un verre dans un endroit animé est mission impossible tant l'offre dilue la demande.
De plus, attirés par l'atmosphère bon enfant et le magnifique paysage, beaucoup d'étrangers (sud-américains et autres) ont choisi de rester ici, et gèrent des commerces ou vendent des babioles sur un bout de trottoir - voire parfois les deux. Le résultat peut sembler artificiel, et n'est pas sans rappeler l'ambiance régnant autour du lac Atitlàn, au Guatemala, mais bon, c'est les vacances, quoi, merde! Et puis il suffit de s'éloigner de deux pâtés de maison des rues touristiques (hé oui, il y a des rues touristiques à Copa, maintenant...) pour que la réalité reprenne ses droits.
Les pédalos les plus hauts du monde: 3890 m!
Et malgré l'impression laissée par certains personnages hauts en couleurs, à l'incroyable accoutrement néo-indo-baba, nous sommes très loin de Goa, le thermomètre se charge de nous le rappeler vite fait. Saison sèche oblige, le ciel est immaculé et les moins frileux se baladent en T-shirt au soleil; mais à l'ombre c'est une autre histoire, et la nuit il fait entre 7 et 12 degrés à l'intérieur!
Pendant ces quelques jours, j'erre à travers la ville, arpente la plage et admire le paysage en fomentant la suite de ce voyage qui part en roue libre dans l'impro totale. Finalement c'est décidé, je vais passer au Pérou, juste un peu, pour voir...