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Objectif : Aventure!

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19 avril 2007

Séquence émotion

A force de nous lever à l’aube pour tourner comme des épileptiques dans le paysage, passer des heures dans des bus et nous coucher à des heures indécentes, nous sommes tous exténués au dernier degré, mais il n’est pas question de nous relâcher une seconde. Les amis de Réal on un plan bien établi pour son enterrement de vie de garçon : l’emmener dans un bon restaurant de La Paz, et juste après le repas, lorsque le corps et l’esprit, gavés de succulentes grillades, se relâchent dans une douce torpeur, l’obliger à se déguiser en… Vache fribourgeoise !

Nous voilà devenus une attraction du restaurant, et les employés ainsi qu’une bonne partie de la clientèle se régalent de nos bruyantes excentricités ; La Paz n’est pas habituée à une telle furie made in Europa… Mais pas question de se contenter de mettre le feu à un restaurant, nous finissons la soirée dans le bar le plus allumé de la région, où Paceños et étrangers travaillent avec enthousiasme au métissage culturel à grands coups de godets derrière la cravate tout en s’agitant comme des damnés sur des tubes planétaires.

Cow

Comprend pas, y'a que de l'alcool qui sort...

Notre taux d’alcoolémie a atteint des sommets dont peu de touristes ont atteint les profondeurs, comme dirait le maire de Champignac, mais nous n’avons qu’une journée de repos avant le clou du spectacle, le mariage de Réal. Séquence émotion au milieu des formations rocheuses annonçant la Vallée de la Lune, dans une salle louée pour l’occasion. Je me convertis moi-même en une attraction mineure puisque étiquette oblige, je me vois contraint de porter un costume pour la première fois de ma vie, ce qui s'avère fort traumatisant pour un sauvage de ma trempe. Un ami de la famille de Ximena ne s'y trompe pas, et me jette un sonore "Jeff! Bienvenue à la civilisation!"

Mariage

Le Grand Moment!

C'est aussi une dernière occasion aussi pour ses amis de faire la fête avec Réal avant longtemps, la plupart s’en allant le lendemain même (une dernière occasion aussi de se lever encore totalement bourré à quatre heures du matin) ; et peut-être aussi pour moi une dernière opportunité de voir l’ensemble des amis et de la famille de Ximena avant mon propre départ, dans une semaine exactement…

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17 avril 2007

Marathon Man

Le bloqueo a finalement pris fin juste à temps pour que j’arrive à La Paz au moment où les amis de Réal débarquaient, c'est-à-dire vers minuit et demi… Le trajet direct Sucre-La Paz ne se faisant que de nuit, j’ai dû me taper des bus locaux biens pourraves de Sucre à Potosi, puis de Potosi à Oruro, et enfin de Oruro à La Paz, avec juste le temps de se ravitailler et aller aux toilettes durant les quelques minutes de flottement entre une arrivée et un départ. Mais j’y suis arrivé !

Les jours qui suivent ne sont pas de tout repos pour autant ; je continue mon marathon bolivien personnel, accompagné du groupe d’européens fraîchement débarqué, en les accompagnant à Tiwanaku, au parc national Sajama (dominé par le magnifique volcan du même nom culminant à 6540 m.  -le plus haut sommet de Bolivie-) et au bord du lac Titicaca, à Copacabana… Finalement, il est tout à fait possible de visiter une bonne partie du pays en à peu près 15 jours, pour autant qu’on ne dorme qu’en moyenne 5 à 6 heures par nuit, moyennant quelques siestes intempestives dans les bus… L’occasion pour moi de m’arrêter enfin près du Sajama, en fait le dernier endroit de l’Altiplano bolivien où je rêvais de me rendre sans jamais en avoir eu l’occasion.

Sajama

Toute l'équipe au pied du Sajama!

Mis à part Nico (de retour du Pérou) et Chris (déjà au bénéfice d’un court séjour sous ces latitudes), tous les autres découvrent avec émerveillement les trésors de la région – et je ne parle pas seulement du paysage. Serveurs totalement incompétents à Copacabana (le clou de la soirée étant l’apéro de Tatiana - la sœur de Réal - servi … A la fin du repas), chauffeurs trisomiques à Sajama (illico surnommés Einstein et Copernic), de quoi se taper quelques bonnes tranches de fou rire entre deux paysages à couper le souffle.

Finalement arrive la fin de la phase touristique, nous reste à accomplir avec force et honneur (pour citer le leitmotiv du groupe) la véritable raison de notre présence ici à tous : l’enterrement de vie de garçon de Réal, et en guise d’apothéose, son mariage !   

6 avril 2007

Ultraflash Trip III: Superwhite, supercool but superfucked Town !

Encore quatre jours avant de rentrer à La Paz; juste le temps de sacrifier une journée complète pour prendre un bus jusqu’à Sucre. Sucre, ville universitaire, sa culture, son climat… Comparé aux 3600 mètres d’altitude de La Pazet Uyuni, et au 4000 mètres de Potosi, j’ai presque l’impression d’aller à la plage en descendant à 2800 mètres pour la première fois en plus de trois mois.

La chambre d’hôtel triste, sale et bruyant choisi dans mon guide – qui a parfois des critères douteux- donne envie de sortir ; ça tombe bien, dehors il fait doux, même si le soleil capitule tous les après-midi devant de gros nuages noirs qui passent sans lâcher une goutte. Je traîne donc deux jours dans la blancheur du centre colonial avant de prendre un ticket pour La Paz, ticket que je n’utiliserais jamais ; un bloqueo général interdit toute entrée et sortie de la ville pour une période indéterminée… Et moi qui suis encore traumatisé par le dernier blocus enduré des jours à Copacabana…

Sucre

Sucre, la ville qui descend... Comme mon moral...

Ces pratiques antidémocratiques, anticonstitutionnelles et allant à l’encontre des droits de l’homme prônant la liberté de déplacement commence sérieusement à me péter les couilles, comme diraient les djeun’s de mon pays. Pas moyen ici  de modifier une loi dans l’intérêt général sans qu’une bande d’énervés lésés par le changement ne fasse sa propre guéguerre jusqu’à la rétrocession du gouvernement. Et voilà comment un pays nageant dans le pétrole et le gaz naturel se retrouve dans le tiers-monde…

Je sens que mes chances d’être à temps à La Paz pour recevoir les amis de Réal deviennent franchement aléatoires. Et d’ailleurs, quid des touristes qui perdent 1500 dollars de billet d’avion ? Evo est trop bon ; dans ces cas là, n’importe qu’elle nation du monde ferait sortir son armée pour noyer tout le monde dans les lacrymogènes. Mais c’est la Bolivie, et il n’y a plus qu’a attendre jusqu’à ce qu’une des deux parties en conflit se lasse, au mépris total du reste de la population…

5 avril 2007

Ultraflash Trip II: Superflat, Supersalt and Superpizza Town Tour !

J’ai toujours eu un faible pour les cas désespérés ; je ne fréquente que ça, j’en suis un moi-même,  et c’est certainement pour ça que de toutes les villes de Bolivie, c’est Uyuni que je préfère.  Objectivement,  c’est un des recoins les plus perdu de l’Univers, une ville sans raison d’être posée loin de tout et au milieu de rien, mais c’est justement  pour  ça que je l’aime !

Il faut toujours six à huit heures de piste poussiéreuse pour y arriver depuis Potosi, suivant l’état de la météo, du véhicule et du chauffeur.  Et puis toujours cette vision étrange, lorsque depuis la route à flanc de montagne on aperçoit la ville en contrebas  pour la première fois ; posée au milieu d’une immense plaine désolée totalement désertique, au bout d’une piste parfaitement rectiligne, se dévoile  un regroupement presque circulaire de bâtiments d’apparence poussiéreuse dont quasiment aucun ne dépasse trois étages.  Du moins jusqu’à maintenant ; le développement nécessaire à l’absorption de l’incroyable mase de touristes déferlant chaque année sur le salar d’Uyuni pousse certains architectes à oser planter ça et là quelques bâtiments de quatre ou cinq étages aux couleurs criardes – mais ce sont toujours, et pour longtemps, des cas isolés.

Uyuni2

La rue pricipale d'Uyuni et son célèbre monument néo-communiste

Une fois en ville, la même atmosphère qui régnait lors de ma première visite, il y a quinze ans, est toujours bien présente. L’uniformité des édifices, la poussière et le vent, les jours brûlants et les nuits glacées, la nonchalance des habitants, il ne manque qu’une bande de hors-la-loi arrivant à cheval dans la rue principale pour transposer Sergio Leone dans les Andes.

En même temps, le nombre de restaurants, d’hôtels, de cybercafés, et d’agences de tourisme à décuplé en quelques années, et pour ce que j’en ai vu, la qualité du service devient inversement proportionnelle au nombre de visiteurs. En ce qui concerne les restaurants, mis à part dans un chouette – et quasi désert - établissement tenu par un breton, c’est la catastrophe générale ; prévoir une bonne heure pour se faire servir sa pizza ou ses pâtes, qui constituent maintenant 80 % de la carte typique de la région… Oubliez a Bolivie et sa cuisine, à table c’est superpizzatown !

Et un jour, vous entendrez peut-être parler de la légende du touriste qui est allé à Uyuni sans faire un tour sur le salar : Ne cherchez pas, c’est moi… S’il existait une agence qui proposait une sortie à un autre moment que le milieu de la journée, au moment où la lumière est la moins intéressante, il en aurait certainement été autrement, mais devant  cette absurdité je préfère me contenter de me balader dans la ville et ses environs.

4 avril 2007

Ultraflash Trip !

Ben voilà, j'ai craqué, je me suis pointé au terminal de bus avec mon sac à dos et j'ai pris un billet pour la première destination qui me convenait - et c'est tombé sur Potosi. Un trajet d'une dizaine d'heures sans histoires, hélas de nuit - impossible de trouver un bus de jour pour un voyage de cette longueur. Largué par un taxi sur la place centrale à 6 heures du matin, je retrouve de mémoire le chemin de l'hôtel où je suis toujours descendu; après six ou sept ans, un bel exploit pour quelqu'un comme moi, quasiment né sans cervelle. Quinze ans que cet hôtel reste le meilleur rapport qualité-prix pour le routard de base; un autre exploit sur ce continent ou les bonnes adresses ouvrent et ferment en un clin d'oeil.

Il ne fait pas beau, je dois attendre des rayons de soleil de quelques secondes pour faire mes clichés, mais le résultat semble à la hauteur de mes espérances. J'ai moins d'une semaine pour faire fumer mon appareil photo, car je dois être rentré le 4 ou le 5 au plus tard à La Paz pour accueillir les amis de Réal invités à son mariage. Je tourne comme une toupie dans cette ville qui fut une fois l'égale de Paris ou de Londres, et qui a fait de la vieille Europe un continent riche grâce au Cerro Rico, ses mines inépuisables et ses milliers d'esclaves. Rien n'a vraiment changé depuis ma dernière visite, à croire qu'il n'y a jamais de grandes révolutions dans cette ville...

Potosi3

La vieille ville et le Cerro Rico

Le lendemain, le temps est pire encore; inutile de s'éterniser dans le coin, j'ai la moitié de la Bolivie à parcourir au pas de charge. Taxi, arrêt de bus et direction Uyuni: Banzaï!

 

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27 mars 2007

Depuis ma fenêtre...

Pas d'aventures à vous conter ces temps-ci, juste quelques photos de La Paz à vous présenter. Ces panoramas représentent une toute petite partie de la vue époustouflante que Réal et moi avons depuis son nouvel appartement; hé oui, nous avons déménagé, afin que Réal puisse enfin vivre avec sa future femme. Cliquez sur les photos pour les afficher dans une taille plus grande:

La_Paz

La Cordillière Royale depuis La Paz

En voici une autre prise également de la fenêtre du salon:

Ilimani

L'Illimani au crépuscule

J'ai également rajouté deux prises de vues de La Paz dans l'album Bolivie.

J'en profite également pour vous signaler la naissance d'un nouveau blog (dont je partage la paternité avec mon pote Gilbert alias Cyphersan), à tendance débilo-trash, dont le nom annonce à lui tout seul la couleur: Aaargh!. Pas encore tout à fait finalisé (on est des perfectionnistes) mais vous pouvez déjà admirer le résultat et vous lamenter des effets de la civilisation moderne sur des esprits faibles tels que les nôtres.

A plus!

21 février 2007

La vida es un carnaval!

Youpi, c'est le carnaval. Quatre jours fériés, du samedi au mardi, où le pays est quasiment paralysé; seul El Niño bosse à fond, noyant une bonne partie de la Bolivie sous des pluies torrentielles, détruisant maisons, routes et récoltes du Beni et de Santa Cruz.

On s'en fout, c'est la fête je vous dis. Surtout si vous savez apprécier à leur juste valeur les défilés de danseurs masqués et costumés de couleurs criardes, s'agitant comme des possédés dans des déguisements kitchissimes représentants des personnages du folklore local dont vous ignorez tout, accompagnés par des fanfares tonitruantes dont les musiciens extrêmement enthousiastes et passablement éméchés massacrent des airs incontournables qui devaient déjà crever les tympans de Bolivar lui-même. 

Mais la fête serait bien fade sans le mojazón, la grande bataille de bombes à eau (des ballons remplit d'eau pour ceux qui ont oublié de faire des conneries étant petits) et de saloperies diverses dans les cas extrêmes (bombes de mousse, farine, oeufs, etc), qui est une institution quasiment obligatoire le temps du carnaval. Inutile de consulter la météo durant ces quatre jours; soit il pleut et vous êtes mouillé, soit il fait beau et on vous mouille. Certains s'emballent préventivement dans des imperméables en plastique transparent pour tenter de s'approcher des défilés tout en sauvant leurs vêtements de la ruine, ce qui ne manque pas de leur donner l'apparence de poubelles bipèdes et qui se révèle d'un port fort rafraîchissant lorsque le soleil fait monter la température jusqu'à un agréable 25 degrés.

En ces temps de guerre, personne, nulle part, n'est à l'abri d'une bombe à eau. C'est Beyrouth; le moindre déplacement urbain prend les dimensions d'une incursion tactique en territoire ennemi. Il faut se méfier des rassemblements de fêtards, éviter de longer les immeubles, refuges propices aux Snipers; privilégier les parcours passant devant les collèges et les bureaux désert, dans des rues peu fréquentées; passer sous les balcons ou les avants-toits, tout en guettant les traces d'impacts au sol qui trahissent les franc-tireurs embusqués derrières leurs fenêtres. On devrait décerner une médaille à ceux qui comme moi traversent le Carnaval et en ressortent intact – physiquement, bien sûr, car une fois le cessez-le-feu établi, il existe toujours une possibilité de stress post-traumatique. Et encore, c'est pire à Oruro et Santa Cruz...

Mais heureusement, il n'y a pas que le mauvais côté de la chose, car si c'est un sale moment a passer pour chaque être civilisé, c'est aussi une période faste pour la police et les hôpitaux. Les touristes se font dévaliser, les soiffards s'intoxiquent à grandes gorgées d'alcool frelaté, se cognent dessus, et éventuellement s'écroulent dans un profond coma éthylique, quand ils ne provoquent pas des accidents de circulation ou qu'ils ne tombent pas des bus, minibus ou camionnettes.

En résumé, je dirais que le mélange des croyances andines et de la religion chrétienne a donné naissance à un folklore d'une richesse inégalée, et je ne saurai que recommander d'assister ne serait-ce qu'une fois à cet événement hautement culturel qu'est le carnaval bolivien.

C'est la fête, je vous dis...

2 février 2007

Retour à La Paz, part. II

Je glande pendant deux jours dans l'onctueuse chaleur de Lima (et profite des scéances de ciné à 1,20 USD) avant de me décider à affronter l'air raréfié de l'Altiplano. Six semaines auparavant, à l'aller, j'avais fait d'une traite le trajet La Paz-Lima en bus; 30 heures non-stop (à part pour des contrôles douaniers très latinos), ce qui doit être mon record toutes catégories: même la traversée de l'Inde en train dans sa plus grande largeur ne m'avait pris me semble-t-il que 28 heures...
Peu enthousiaste à l'idée de revivre cet enfer en sens inverse, j'opte pour une technique mixte: Avion de Lima à Juliaca, petite ville au bord du Lac Titicaca, puis bus jusqu'à La Paz, avec une nuit d'arrêt forcé à Puno. Un tiers plus cher qu'à l'aller, mais normalement bien moins crevant.

Si de l'extérieur l'avion de la compagnie locale n'a rien de particulier, l'intérieur à une apparence défraîchie qui fait passer la flotte d'EasyJet pour des jets privés grand luxe. Après avoir fermé la porte, l'avoir contemplée d'un air dubitatif, rouverte puis refermée, l'hôtesse va finalement chercher deux de ses collègues masculins qui la rouvre pour la claquer comme une vulgaire portière de Fiat 500. Ils affichent un air du genre "c'est pas top mais ça devrait tenir". Bon, de toute façon, étant en T-shirt, en cas de dépressurisation à 10.000 m, je devrais être instantanément cryogénisé avant même d'avoir pu saisir le masque à oxygène. 

Mais la vieille carcasse tient bon, et après un peu plus d'une heure de vol nous nous posons à Arequipa, à 2800 m. d'altitude, pour une courte escale, puis redécollons pour un court vol de 20 minutes vers Juliaca. L'appareil passe juste entre les deux plus haut sommets de la région, dont les pics enneigés jouent à cache-cache avec les nuages; la vue est spectaculaire. La trajectoire l'est aussi; toutes les conditions sont réunies pour avoir un maximum de turbulences, et les gosses présents dans la carlingues ont juste le temps de remplir les sacs à vomi avant l'atterrissage.

Accueil en grande pompe à l'Aéropuerto Internacional de Juliaca (dont la modernité et la superficie rivalise avec une vieille gare de banlieue européenne) par un groupe de musique andine qui s'époumone dans ses flûtes, sans doute pour achever le touriste qui aurait par miracle survécu à l'altitude. Je viens de passe de 0 à 3900 m. en deux heures, et j'ai l'impression que mon cerveau fait des bulles.
J'arrive à Puno juste à temps pour constater que quelle que soit la saison, lorsque la nuit tombe, on se les gèles toujours autant dans ce bled où seul les restaurants à touristes exhibent de manière obscène leur cheminée ardente (et je préfère ne pas penser à l'origine du bois qui crépite...). Une fois à l'hôtel, je me glisse dans le lit croulant sous les couvertures en collant et T-shirt, ne laissant dépasser que la télécommande pour zapper sur les 49 chaînes du câble.

Le lendemain, j'arrive à La Paz en fin d'après-midi; je me suis levé à six heures du matin pour prendre un bus qui n'est arrivé que vers 12 h 30, avec plus de 5 heures de retard sur l'horaire, une performance inédite due à un problème mécanique. Des contrôles de douane, de la police antinarcotique et de l'armée - rien que ça - nous font encore perdre une heure sur la route, et c'est finalement vers 18 heures que j'arrive dans l'appartement désert, avec mes bagages au grand complet; un bel exploit au vu du chemin parcouru depuis Genève...

29 janvier 2007

Retour à La Paz, part. 1

Après un bon mois en Suisse pour les fêtes de fin d'année, il est temps de rentrer à La Paz. On pourrait croire que ce n'est qu'une simple routine, mais pour un esprit aussi tordu que le mien il y a toujours de bonnes anecdotes à dégager d'un tel voyage; rien ne se passe jamais comme prévu...
Arrivée à Lima par une température de 30 degrés, mais toujours aussi peu de soleil à cause de la spécialité locale: La brume. C'est peu dire que j'ai hâte de m'écrouler dans un lit; je n'ai dormi que 2 heures la veille du départ, et quelques heures de plus dans l'avion, doucement bercé par le rugissement des réacteurs et douillettement installé  sur les sièges de bureaux qui agrémentent la classe touriste. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais l'épaisseur des sièges diminuent d'année en année, sans parler de l'inclinaison qui perd régulièrement des degrés, la position couchée étant symboliquement représentée par 10 cm. de différence par rapport à la position assise. Les dirigeants des compagnies aériennes doivent être d'anciens directeurs de prison qui continuent à vouloir caser à tous prix 600 personnes dans des installations originellement prévue pour 300, quitte à remplacer les fauteuils "club" de l'âge d'or de l'aviation par du mobilier Ikea.

Je saute dans le premier taxi qui me propose un tarif raisonnable, et passe en mode "zombie" jusqu'à ce que le chauffeur me reconnecte en me demandant de le payer d'avance afin de faire le plein du véhicule (manoeuvre courante sous ses latitudes). Je lui tend 20 Pesos alors qu'il entre dans la station-service, et il tique en me disant que le prix de la course est de 20... Dollars! Plus de 4 fois le prix normal...
Je gueule comme un porc qu'on égorge en le traitant d'escroc qui joue sur les mots. Il tente de se justifier:
- Si vous prenez n'importe quel taxi dans la rue, vous courrez le risque de tomber sur un voleur qui va vous dévaliser. Le service offert par les taxis  de l'aéroport  est beaucoup plus sûr!
- Ouais, en effet; sûr de se faire dévaliser dès le départ!

Je lui lâche 10 Pesos, prends mes affaires et me plante au coin de la rue; je préfère courir le risque de ne pas me faire arnaquer par un autre taxi... Il fait maintenant nuit, c'est l'heure de pointe (donc minimum 15 minutes d'attente avant de tomber sur une voiture miraculeusement libre) et je suis certainement le premier gringo à avoir jamais attendu sur ce bout de trottoir, qui plus est avec 23 Kg de bagages...
Comble de l'ironie, le premier taxi qui s'arrête est conduit par un chauffeur  qui fait des heures sup' après avoir fini sa journée de travail à la sécurité de... L'aéroport!

Enfin je peux m'effondrer dans un plumard, un vrai, du genre intégralement horizontal et sans ceinture de sécurité qui maintient les cadavres calcinés sur leur numéro de siège respectif en cas de crash. Même hôtel, même dortoir que d'habitude, et même employé de nuit qui m'interpelle directement par mon nom. C'est bon d'être populaire!
J'adore ce dortoir; Parfois mixte, parfois pas (ça dépend de l'humeur des employés et des clients), il est sans cesse traversé par une kyrielle de jeunes et jolies blondes court vêtue qui vont utiliser la seule salle de bain commune de l'établissement, et qui en cette saison estivale se vautrent lascivement sur tous les fauteuils et canapés à disposition. Ambiance décadente digne d'un lupanar de l'Empire Romain.
La goutte de sueur qui coule de ma tempe le long de mon visage impassible est très certainement due à la chaleur nocturne; une bonne douche glacée, 10 heures de sommeil, et il n'y paraîtra plus...

26 janvier 2007

Back on ze Ouèbe!

Salut à toi, fidèle lecteur perdu au fin fond de la campagne du Haut-Babouchistan Oriental (hé oui, on sait que c'est toi LE lecteur, rien n'échappe à la division "Informatique et Agriculture" de la Police Idéologique du  Haut-Babouchistan Oriental). J'ai le plaisir de t'informer que suite à la pression générale d'une certaine partie de mon entourage (pression amicale qui n'a par ailleurs jamais atteint le stade de la violence physique, quoique je détienne certaines photos qui pourraient laisser penser le contraire... N'est-ce-pas, Miss P...), je me vois contraint de reprendre mes divagations blogatoires.

Comme mes aventures sont devenues très intérieures (voire bureaucratesques grâce à la paperasserie généralisée de la Bolivie) pour cause de non-déplacement, je sens que ça va être de plus en plus du n'importe nawak, mais bon, c'est vous qui l'avez voulu, alors je vais tâcher de me lâcher, et tant pis pour les amoureux de la grande littérature (n'est-ce pas Miss C.K...). Du coup j'ai aussi décidé de ne plus indiquer de dates précises, vu que ce n'est plus un véritable journal de voyage mais plutôt un recueil d'anecdotes d'un éxilé volontaire.

En attendant que je ponde un billet (heu pardon les Freaks du Net, un post je veux dire) digne de ce nom, je vais réparer un oubli impardonnable de ma part en vous donnant l'adresse du Blog de mon pote Réal, qui a préféré aller se les geler en Suisse durant 2 semaines plutôt que d'endurer mon retour, ce que je peux parfaitement comprendre... Ah non, renseignement pris ce serait plutôt pour des raisons administratives, juste avant de commettre ce que l'on nomme ici "un sucidio", c'est-à-dire un mariage. Un malheur n'arrivant jamais seul, il paraît qu'il va aussi se reproduire, et avec la même femme, en plus! Bon sang, je pars six semaines et il me fait déjà un enfant dans le dos...

Bon, je suis magnanime, je te pardonne ô ami, et en plus je te souhaite toute la chance et le bonheur du monde, mais heu... Comment on va faire à cinq plus le chien dans un appartement de deux pièces?

Bon, finalement, je sens que j'aurais matière à une bonne Sitcom...

Donc pour visiter le "Mundo Real", cliquez sur le lien ci-dessous, et rincez-vous l'oeil (les yeux même pour ceux qui en ont deux) sur ses photos à lui, pour une fois! 

Be Real!

A bientôt alors... Puisqu'il le faut... ;)

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