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Objectif : Aventure!
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21 février 2007

La vida es un carnaval!

Youpi, c'est le carnaval. Quatre jours fériés, du samedi au mardi, où le pays est quasiment paralysé; seul El Niño bosse à fond, noyant une bonne partie de la Bolivie sous des pluies torrentielles, détruisant maisons, routes et récoltes du Beni et de Santa Cruz.

On s'en fout, c'est la fête je vous dis. Surtout si vous savez apprécier à leur juste valeur les défilés de danseurs masqués et costumés de couleurs criardes, s'agitant comme des possédés dans des déguisements kitchissimes représentants des personnages du folklore local dont vous ignorez tout, accompagnés par des fanfares tonitruantes dont les musiciens extrêmement enthousiastes et passablement éméchés massacrent des airs incontournables qui devaient déjà crever les tympans de Bolivar lui-même. 

Mais la fête serait bien fade sans le mojazón, la grande bataille de bombes à eau (des ballons remplit d'eau pour ceux qui ont oublié de faire des conneries étant petits) et de saloperies diverses dans les cas extrêmes (bombes de mousse, farine, oeufs, etc), qui est une institution quasiment obligatoire le temps du carnaval. Inutile de consulter la météo durant ces quatre jours; soit il pleut et vous êtes mouillé, soit il fait beau et on vous mouille. Certains s'emballent préventivement dans des imperméables en plastique transparent pour tenter de s'approcher des défilés tout en sauvant leurs vêtements de la ruine, ce qui ne manque pas de leur donner l'apparence de poubelles bipèdes et qui se révèle d'un port fort rafraîchissant lorsque le soleil fait monter la température jusqu'à un agréable 25 degrés.

En ces temps de guerre, personne, nulle part, n'est à l'abri d'une bombe à eau. C'est Beyrouth; le moindre déplacement urbain prend les dimensions d'une incursion tactique en territoire ennemi. Il faut se méfier des rassemblements de fêtards, éviter de longer les immeubles, refuges propices aux Snipers; privilégier les parcours passant devant les collèges et les bureaux désert, dans des rues peu fréquentées; passer sous les balcons ou les avants-toits, tout en guettant les traces d'impacts au sol qui trahissent les franc-tireurs embusqués derrières leurs fenêtres. On devrait décerner une médaille à ceux qui comme moi traversent le Carnaval et en ressortent intact – physiquement, bien sûr, car une fois le cessez-le-feu établi, il existe toujours une possibilité de stress post-traumatique. Et encore, c'est pire à Oruro et Santa Cruz...

Mais heureusement, il n'y a pas que le mauvais côté de la chose, car si c'est un sale moment a passer pour chaque être civilisé, c'est aussi une période faste pour la police et les hôpitaux. Les touristes se font dévaliser, les soiffards s'intoxiquent à grandes gorgées d'alcool frelaté, se cognent dessus, et éventuellement s'écroulent dans un profond coma éthylique, quand ils ne provoquent pas des accidents de circulation ou qu'ils ne tombent pas des bus, minibus ou camionnettes.

En résumé, je dirais que le mélange des croyances andines et de la religion chrétienne a donné naissance à un folklore d'une richesse inégalée, et je ne saurai que recommander d'assister ne serait-ce qu'une fois à cet événement hautement culturel qu'est le carnaval bolivien.

C'est la fête, je vous dis...

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