20.09 au 1.10 : Le voyage interrompu
Voilà plus de deux semaines que je
larve à La Paz en compagnie de Réal, en profitant un maximum de son
appartement douillet au lit moelleux, ce qui ne m'empêche pas d'ètre
terrassé au passage par une grippe carabinée qui met des siècles à se
résorber.
Je glande sur le canapé en zappant sur les 40 chaînes du
câble, traîne dans les bars (souvent le même en fait, où se retrouve
une bonne quantité de jeunes expatriés établis dans la capitale) et
fait connaissance des copains et copines de Réal - enfin, surtout des
copines à vrai dire...
Le propriétaire de l'hôtel de Copacabana
s'obstine à vouloir faire sortir son ex-employé de sa tanière, quitte à
aller le chercher lui-même, et sans ce matériel il m'est pratiquement
impossible de mener à bien la suite de mon voyage telle que je l'ai
prévue. Cerise sur le gâteau, les employés de l'appart-hôtel où nous
logeons ont réussi le tour de force de m'égarer deux des trois
paires de chaussettes que je possède, dont une de trekking introuvable
ici... Quelqu'un, quelque part, semble avoir décidé que La Paz serait
un obstacle infranchissable; mon matériel s'allège à vue d'oeil, et la
situation est tellement absurde que Réal et moi ne pouvons qu'en rire.
Réal
non plus n'est pas pressé de ce bouger de La Paz. Il en profite bien,
prend des cours d'espagnols (très espacés ces derniers temps...) et à
part quelques excursions aux alentours de la ville n'a rien prévu de
concret dans l'immédiat. Cela commence comme une plaisanterie de bar,
mais petit à petit on en vient à se demander si cela ne serait pas
possible de trouver un moyen de se faire un peu d'argent par ici,
histoire de continuer à glander un peu en menant le même train de vie,
bien éloigné des réalités du pays qui semble s'enfoncer dans une crise
politique et sociale insurmontable. La perspective de recommencer à
travailler pour la même chaîne de magasins où nous nous sommes connus
nous paraît de plus en plus digne d'un châtiment divin...
En
étudiant sérieusement le problème (c'est-à-dire ailleurs qu'au bar) il
nous apparaît que c'est loin d'être impossible; en fait nous commençons
même par avoir assez de relations de confiance pour nos faciliter une
tâche qui autrement serait quasi insurmontable. En effet, entreprendre
des démarches administratives en Bolivie (comme dans la plupart des
pays latino-américains) est comparable à de la spéléologie; on peut se
lancer seul à l'assaut du dédale de galeries souterraines, mais si on
ne veut pas y tourner en rond à jamais sans retrouver la sortie, il
vaut mieux avoir un bon guide - et nous en avons plusieurs.
Finalement,
il nous semble qu'à part du temps nous n'avons pas grand-chose à
perdre, et que si cela marche le jeu en vaut largement la chandelle.
Nous déménageons dans un appartement moins coûteux et plus centré, et
nous préparons à nous immerger dans la montagne de formalités qui nous
attend. Je met mon voyage de côté pour me lancer dans une autre
aventure: Get rich or die tryin'!
Mes péripéties vont donc être
nettement moins nombreuses maintenant que je redeviens un simple
citadin; mais bon, je vais tâcher de continuer à faire vivre ce blog
malgré tout. Restez sur vos gardes fidèles lecteurs, ici l'aventure est
au coin de la rue!
PS: J'aurais bien lancé un concours pour voir si quelqu'un trouve à quoi le titre de ce message fait référence, mais avec internet c'est trop facile...